Le "tour du monde de l'atlantique" en famille sur un voilier

Mois : février 2019

Notre transat

Notre tansat commence à Mindelo par une minutieuse préparation de SEA YOU. Tout l’équipage met la main à la patte. Contrôle des parties immergées, du secteur de barre, du pilote…

Notre tansat commence à Mindelo par une minutieuse préparation de SEA YOU. Tout l’équipage met la main à la patte. Contrôle des parties immergées, du secteur de barre, du pilote automatique, des pompes de fond de cale, du gréement, des voiles. Chaque poulie, mousqueton, manille, est contrôlé, graissé, sécurisé. Olivia s’occupe activement à remplir les soutes de conserves, de féculents en grande quantité, et d’un maximum de produits frais. Révision complète du moteur, pleins d’eau et de gasoil. Le bateau et l’équipage est fin prêt pour le départ. Jean-François et Nathalie des amis expérimentés qui sont par hasard de passage à Mindelo à ce moment-là nous prodiguent conseils et astuces aussi bien pour la préparation que pour la transat elle-même. Merci beaucoup à tout les deux, nous sommes partis grâce à vous très sereinement.

Le départ

Nous sommes gonflés à bloc pour faire une belle transat. SEA YOU l’a déjà faite il y a 2 ans en 14 jours, et tout l’équipage veut faire au moins aussi bien 😊.

Nous surveillons la météo pour nous élancer au bon moment. Nous attendons donc patiemment sous l’île de Santo Antão 1 jours et 2 nuits. Au grand drame de la partie féminine de l’équipage, j’en profite pour une modification de coiffure radicale :). C’est de loin notre pire mouillage depuis notre départ. Mouillés par près de 30 mètres de fond, avec une houle de travers de près d’un mètre par moment, nous dansons d’un bord sur l’autre sur notre ancre.

Nous sommes d’autant plus heureux d’appareiller le samedi matin.
Après 30 min de moteur, le vent se lève, et c’est parti ! On envoie toute la toile. Avec 20 nœuds de vent par le travers, SEA YOU est lancé comme une bombe à travers l’atlantique. Il fend les vagues à près de 8 nœuds de moyenne, et ce pendant les 72 premières heures. Nous avons beaucoup allégé l’avant du bateau et cela améliore considérablement la confort à bord. Le bateau glisse admirablement, sans à-coup.

La route

Au bout de 3 jours de route directe vers la Martinique, le vent tourne progressivement vers l’arrière. Nous passons le pilote en mode régulateur d’allure et nous nous callons à 160 degrés du vent. En ciseaux, génois tangoné coté au vent, grand-voile avec retenue de bôme sur l’autre bord. Le frein de bôme Walder est aussi très rassurant. Un enfant ne risque pas de passer à l’eau suite à un empannage intempestif. La première nuit de vent arrière, nous faisons empanner SEA YOU 4 ou 5 fois, pour rester toujours sur le bord favorable. A chaque fois la manœuvre est physique, longue et fastidieuse. Le capitaine ne dort pas beaucoup… Mais à ce rythme-là, je ne tiendrai pas jusqu’au bout de la transat. Nous restons donc ensuite à 160 degrés du vent tribord amure. Cela nous fait au début descendre plus au sud de la route directe, mais au fur et à mesure notre trajectoire se redresse et nous finissons la transat toujours sur la même allure en face de la Martinique. Le vent faiblissant un peu les derniers jours, nous avons le plaisir de pouvoir sortir durant quelques après-midi notre spi de 150 m².

La vie à bord

Avant d’arriver au rythme de croisière, nous essuyons quelques jours de grosse tension nerveuse à la tombée du jour. A partir de 17h c’est le branlebas pour préparer la nuit. Toilette, diner, rangement du bateau. La pression monte dangereusement avec le soleil qui se couche. Il y a pas mal de choses à faire avant la nuit, vaisselle, brossage des dents, les petits à coucher etc…et peu de place pour accomplir chacun notre devoir sans nous gêner. Du coup, le ton monte, les plus sensibles et nerveux s’échauffent, crient ou hurlent, insultent tout le monte, claquent les portes…un vrai bonheur ! Le schéma se reproduit chaque soir, jusqu’à ce que nous instaurions l’histoire audio pour les 4 plus jeunes. C’est quasi magique, tout le monde se calme avant d’aller se coucher. Nous parvenons même à avoir un petit temps privilégié dans le cockpit, Olivia et moi, avant le premier quart.

Nous vivons en même temps que le soleil. Pour gérer le décalage horaire, nous décalons nos montres d’une heure tous les 4 jours. Les plus jeunes se réveillent vers 6h. Nous attendons ensemble le lever du soleil. Pour Augustine Zélie et Ysance c’est un moment privilégié avec leur papa.

Les jours s’écoulent tranquillement, mais sans vraiment de temps mort. Quand il y a un peu de temps libre, il faut en profiter pour récupérer, se reposer. Vers 19h le silence règne sur SEA YOU. Le premier quart est pris à 20h.
Durant la journée, les occupations oscillent entre le travail (un peu pour les grandes), lecture, pêche (Daurades, Bonites, Barracudas), playmobils ou bricolages, cuisine (dont une excellente tartiflette !!) ou sport sur la plage avant.

L’arrivée

A quelques jours de l’arrivée, nous commençons à croiser des bancs de sargasses. Une nuit vers 3h du matin, le bateau est tellement chargé de ces algues coincées sous la coque que nous devons arrêter le bateau et faire une marche arrière pour nous dégager.
Nous sommes rattrapés aussi par quelques petits grains qui pendant 10-15 minutes nous donnent de la pluie et un vent puissant.

En approchant de la Martinique, au lever du jour, nous voyons au loin un bateau qui nous semble arriver aussi du cap vert. Ce sont nos amis belges de Maracuja qui sont partis quelques jours avant nous. Nous cavalons pour les rattraper. SEA YOU ne fini pas loin, mais le virement complètement raté autour de l’ilet Cabrits nous fait perdre beaucoup de temps.

Nous sommes très fiers de notre transat que nous aurons réalisée en 12 jours et quelques heures.

– Vincent

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Le Cap Vert en Aluguer

Ile de Sal Au Cap Vert, il existe un moyen de transport pratique et convivial : l’aluguer. C’est une sorte de taxi partagé qui part lorsqu’il est rempli. Mais on peut…

Ile de Sal

Au Cap Vert, il existe un moyen de transport pratique et convivial : l’aluguer. C’est une sorte de taxi partagé qui part lorsqu’il est rempli. Mais on peut aussi le réserver comme un taxi 15 places ! Fort intéressant pour notre grande famille ! D’autant plus que nous avons retrouvé nos amis de Eldire et que nous partons découvrir les îles du Cap Vert avec eux.

Sur l’île de Sal, nous quittons le port de La Palmeira pour descendre vers les Salines et la plage réputée de Playa Blanca à l’extrémité sud de l’île. Sal est une île extrêmement désertique aux côtes très découpées. Nous nous arrêtons de longues minutes pour admirer les vagues qui viennent se fracasser sur les rochers et créer de véritables jeysers qui amusent beaucoup les enfants et les plus grands aussi!

Nous traversons une plaine désertique dont la terre est par endroit comme lacérée par de profondes goulées où poussent quelques arbustes. Il pleut très rarement ici mais ces goulées se remplissent d’eau lors de la semaine annuelle de pluie et forment des rivières rapides.

Nous allons ensuite découvrir une ferme locale. Nous sommes impressionnés par le système d’irrigation évidemment indispensable ici. L’endroit est vert et fleuri. Nous trouvons de nombreuses variétés d’herbes destinées à la fabrication de tisanes. Les enfants s’amusent à retrouver les animaux de la ferme qu’ils n’avaient plus vus depuis longtemps !

En arrivant à proximité des Salines nous découvrons d’abord l’énorme construction en bois qui servait autrefois à transporter le Sel des salines vers la côte pour l’embarquer sur les bateaux qui le convoyaient jusqu’aux autres îles du Cap Vert. C’est un magnifique travail architectural qui risque malheureusement d’être bientôt à terre, faute d’entretien…

Nous empruntons ensuite la superbe route pavée qui conduit aux salines. Nous choisissons de passer plutôt par les chemins de traverse pour accéder au sommet du volcan et admirer les salines depuis les hauteurs. L’endroit est aujourd’hui très touristique puisque l’on peut s’y baigner et se rouler dans la boue pour quelques euros, puis se dessaler sous la douche pour quelques euros de plus mais pour nous le point de vue est exceptionnel et gratuit !

Nous pique-niquons sur la plage et reprenons notre route vers le sud. Arrivés à Playa Blanca nous sommes sidérés de voir des dizaines de centres hôteliers en plein désert sans doute en grande partie vides à cette époques mais prêts à accueillir tous les touristes de l’été ! Pour nous, la plage est très décevante et le côté extrêmement touristique du lieu nous déçoit un peu.

Au port de La Palmeira nous passons une bonne semaine avec plusieurs de nos bateaux copains : Eldire, Jubilé, Pouplier III, Maracuja et M&M’s. Grâce à son grand cockpit, Sea You rivalise avec les catamarans et nous sommes heureux de pouvoir recevoir nos amis avec leurs enfants pour des soirées dîners bien sympa ! Nous sommes jusqu’à vingt cinq à bord ! Tous les espaces sont exploités, le cockpit est occupé par les adultes et ados, les enfants « appérotent » et dînent sur le passe-avant puis rentrent jouer aux cartes dans le carré pendant qu’Ysance commence sa nuit dans sa cabine. C’est une affaire qui roule !

Dans la journée, nous profitons de l’arrivage quotidien de poisson frais sur le port et de la vente à la criée qui porte bien son nom ! Grâce à nos amis de Eldire nous dénichons même un couturier qui me fait de multiples réparations bien utiles pour la très modique somme de 3 euros.
Les enfants jouent, sautent, plongent de la bôme et profitent à fond de leurs après-midis détente après des matinées bien studieuses.

Sao Nicolau

Après une bonne semaine à La Palmeira, nous décidons de poursuivre vers l’île de Sao Nicolau. Nous faisons une halte divine mais assez peu protégée des rafales de vent au mouillage de Baya da Rocha. Nous découvrons une belle plage de sable blanc et des fonds d’eau cristalline bien poissonneux. Médéric plonge avec bonheur et nous impressionne par son endurance et sa curiosité.

Nous rejoignons ensuite la baie de Tarrafal. Nous louons de nouveau un aluguer avec Eldire et nos amis belges de Maracuja. Notre chauffeur nous monte au sommet ou presque et nous descendons par un chemin piéton au vert. Nous sommes impressionnés de découvrir derrière la côte aride et désertique, une végétation bien plus verdoyante. Les nuages s’accrochant aux massifs montagneux bien plus élevés qu’à Sal, il pleut régulièrement à l’intérieur des terres et les cultures sont possibles : on y cultive bananiers, manguiers, orangers, papayers et canne à sucre sans oublié le maïs indispensable à la préparation du plat local : la cachupa. C’est un mélange de maïs, haricot et petits pois servis avec des œufs, du poissons et du cochon, bien consistant mais délicieux !

Après 3 jours nous mettons le cap sur Mindelo à Sao Vicente, dernière étape de Sea You avant le grand saut de l’atlantique.

Mindelo

C’est une ville bien plus industrialisée que les autres « capitales » du Cap Vert. Ici, pas d’aluguer, nous utilisons tout le temps qui nous est donné pour préparer la transat. Vincent s’affaire pour préparer Sea You pour la grande traversée avec l’aide tellement généreuse et tellement bienvenue de Jean-François et Nathalie. De mon côté, je jongle entre les lessives, l’avitaillement et les enfants. Avant la transat il faut bien se tenir à un minimum d’école le matin. Et l’après-midi c’est détente. Nous retrouvons avec bonheur les Moaï que nous avions quittés début octobre à la Graciosa aux Canaries. Les grandes s’essayent à la planche à voile avec Lucas et nos cinq plus jeunes réclament le square plutôt que la plage ! Ils sont tellement heureux de retrouver toboggan, pont de singe et balançoires, comme à la maison ! Ils y rejoignent les jeunes équipages de Poupliers III, Twiny (que nous avions rencontré à Dakar) et Eva de Moaï.
Cinq jours pour tout préparer c’est peu et je sens que l’escapade à Santo Antao que nous avions prévue est en sursis dans la tête du capitaine…mais je milite à fond pour une dernière virée en aluguer et vous savez ce qu’on dit à propos de ce que femme veut…
Nous prenons donc le ferry tous les 9 pour une journée à Santo Antao, la perle du Cap Vert. Nous y suivons notre guide en aluguer pour découvrir des paysages à couper le souffle. C’est encore plus vert qu’à Sao Nicolau et le dénivelé y est nettement plus important. La perspective est saisissante ! Une journée c’est bien peu mais c’est mieux que rien.

Que les amoureux de la randonnée se le disent, le Cap Vert et particulièrement Santo Antao, ça vaut le détour !

– Olivia

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Flash back sur nos derniers jours en Afrique : N’Dangane

Avant de quitter le Saloum, nous passons quelques jours, avec nos amis de Cattleya, à N’Dangane. C’est une grande ville assez touristique à l’entrée du Saloum si bien que l’ambiance…

Avant de quitter le Saloum, nous passons quelques jours, avec nos amis de Cattleya, à N’Dangane. C’est une grande ville assez touristique à l’entrée du Saloum si bien que l’ambiance y est très différente de Thiallane. Laurence et Lucas ont un contact ici : Mamadou. Il nous reçoit très chaleureusement chez lui comme des amis : les amis des amis de mes amis sont mes amis !!!!

Avec lui nous partons découvrir les environs en fin de journée. Nous affrétons deux charrettes à cheval et nous partons sur les routes ou plutôt les chemins à travers champs et déserts. C’est l’Afrique et c’est magnifique !

Baobabs, palmiers rogners, manguiers, amandiers, etc… les arbres sont majestueux et donnent un relief incroyable à la terre colorée de l’Afrique.

Mamadou nous emmène admirer une impressionnante termitière de plusieurs mètres de haut.

 

Les principales cultures ici sont l’arachide et le palmier ronier. Nous découvrons que nos petites cacahuètes apéritives sont en fait des racines qui demandent beaucoup de travail pour être récoltées.

Le lendemain, Mamadou nous emmène au marché. Nous goûtons la cane à sucre fraîche et découvrons la noix de cajou dans sa coque d’origine. Nous repartons avec un gros sac que nous prévoyons de faire griller sur une plage « déserte » de l’autre côté de l’Atlantique…

Malgré l’aspect particulièrement touristique de la chose, nous voulons voir de nos propres yeux le baobab le plus célèbre de l’Afrique: 30m de circonférence! Nous rentrons même à l’intérieur mais attention aux chauves-souris!

Après avoir admiré cet arbre majestueux, nous n’échappons pas aux nombreux vendeurs qui profitent de l’affluence pour vendre leurs babioles. Pour moi c’est toujours difficile. Je me sens tiraillée entre l’envie d’acheter une chose ou une autre pour apporter ma petite pierre à l’économie locale et la conscience que la place est limitée sur le bateau et que nous n’avons besoin de rien de ce qui nous est proposé! Je passe tout de même un bon moment à faire une petite partie de Ouélé Ouélé avec un vendeur!

Mamadou nous propose de dîner tous ensemble dans sa famille le soir même. Nous partons donc en quête de ce que nous mettrons dans nos assiettes. Ce sera couscous de mil et poulet que nous achetons sur pied! Les enfants se réjouissent de courir après le dîner!

Mamadou nous apprend à manger à la façon traditionnelle : En faisant une boulette de mil au creux de la main avant de la propulser au fond de la bouche sans se lécher les doigts. Les enfants adorent!!!

La remontée sur Dakar fut une belle expérience de navigation. Les 8 dernières heures sont faites de nuit. Au large de Joal la mer est couverte de signaux lumineux en tout genre qui clignotent en tout sens : Des barques de pêche et des filets dérivants. L’AIS et le radar sont totalement inefficaces. Tout le monde est très concentré. Deux équipiers à l’avant montent le guet. Il nous arrive plusieurs de fois de virer à 90° pour éviter au dernier moment un filet non éclairé, repéré à la lampe quelques mètres devant l’étrave. Les 3 grandes sont très précieuses pour cette navigation qui leur apprend aussi beaucoup sur les navs de nuit à l’ancienne.

– Olivia

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