Dakar – Cap vert Après 3 jours de navigation dans de conditions très inconfortables, nous arrivons enfin dans l’archipel du Cap vert sur l’île de Sal. Le matin nous retrouvons…
Dakar – Cap vert
Après 3 jours de navigation dans de conditions très inconfortables, nous arrivons enfin dans l’archipel du Cap vert sur l’île de Sal. Le matin nous retrouvons avec bonheur nos amis allemands de Eldire. La joie est d’autant plus grande qu’ils nous proposent très gentiment de faire une machine à laver sur leur bateau. Celui qui n’a pas dormi 2 nuits et 3 jours dans un lit baptisé au vomi de son bébé ne peut pas comprendre l’ampleur de la gratitude qu’Olivia ressentie pour eux à cet instant ! Ni celle du bonheur qui fut le sien le soir en se couchant dans des draps propres aux cotés de son mari. j’avait en effet élu domicile dans le carré ces derniers jours ; l’abnégation maternelle n’ayant d’égale que la conscience professionnelle du capitaine !😉
La dance de SEA YOU
La météo annonce 3 jours de grosse houle juste après notre arrivée, conséquences d’une grosse dépression plus au nord. Nous décidons de rester à l’abri au mouillage de la Palmera. Après une soirée de retrouvailles fort sympathique avec les équipages d’Eldire et de Jubilé, nous émergeons tôt le dimanche matin pour aller à la messe de 8h. La houle c’est installée, et je subis l’assaut de profondes angoisses durant la célébration :
Installé près de la fenêtre sans vitre, de la chapelle, j’ai une très belle vue sur le mouillage et sur la plage où est installé notre annexe. Je garde un œil sur celle-ci et sur SEA YOU que l’on voit très bien depuis la chapelle. Les vagues grossissent au loin. On croirait voir apparaître à l’horizon de nouvelles îles volcaniques mouvantes. Ca déferle avec force sur la côte, et le mât de notre voilier se balance avec amplitude. Entrainé plus près de la côte à chaque série de gros rouleaux, il est plus ou moins repoussé au loin par le petit souffle du vent entre chaque. Tendu, je surveille la position du mat par rapport à la colline dernière. A certains moment, SEA YOU est à peine à quelques mètres de la zone où les rouleaux explosent. L’angoisse me serre la gorge et me retourne l’estomac. Je lutte contre les scénarios catastrophes qui se forment dans mon esprit. Je vois déjà notre voilier poussé à la côte par les vagues, se faire drosser et rapidement se délaminer. Au milieu de la messe, tous les bateaux qui sont mouillés autour de SEA YOU sont déplacés.
J’ai mal au ventre. Mais j’ai décidé de ne pas me laisser envahir. Le bateau devrait pouvoir attendre la fin de la cérémonie, qui arrive plus vite que prévue. Nous retournons rapidement à bord pour déplacer le bateau à une place plus à l’écart de la côte.
Finalement SEA YOU a bien résisté à la houle. Seule la bouteille de vin de la veille, répandue sur le tapis de la cuisine atteste de l’amplitude du roulis et de la catastrophe potentielle!
– Vincent