Le "tour du monde de l'atlantique" en famille sur un voilier

Catégorie : Carnet de route

Jamaïque la magnifique!

Un premier aperçu surprenant Nous apercevons les côtes Jamaïcaines après 3 jours de navigation de conserve avec nos amis de Comalvi. La côte se dessine de plus en plus précise…

Un premier aperçu surprenant

Nous apercevons les côtes Jamaïcaines après 3 jours de navigation de conserve avec nos amis de Comalvi. La côte se dessine de plus en plus précise et la vue d’un paysage tropical et d’une végétation luxuriante nous laisse sceptiques quand à la véritable identité du pays. Dans l’incontestable référence cinématographique « Rasta Roquet », la Jamaïque se présente d’avantage comme un pays aride. Plus tard nous apprenons que les images du film ont été » prises de l’autre côté de l’île, près de Kingstown qui est en effet beaucoup plus sec.

Pour l’instant, nous nous préparons à pénétrer dans le chenal qui mène au mouillage, à la voile. Le moteur du bateau a en effet décidé de nous laisser tomber juste avant ce moment crucial. Malgré le stress que provoquent les déferlantes à 5 mètres de part et d’autre du bateau, les 7 nœuds de vents qui soufflent par derrière nous permettent une entrée sans trop de difficultés.

Nous mouillons donc quelques minutes plus tard dans le mouillage le plus calme de l’Atlantique. Pas une ride ne tourmente l’eau miroitante de la baie. Nous ne pouvons pas en dire autant des bars autour de nous. Dès 20h30, ils lancent leur musique, si on peut l’appeler comme ça, dont le son augmente graduellement jusqu’à 2 h du matin. Il est en suite relayé  par des hordes de moustiques sans scrupules qui viennent nous bourdonner dans les oreilles et nous piquer cruellement; de quoi passer des nuits d’un repos tout à fait relatif.

Port Antonio

Le lendemain un sac sur les épaules certains d’entre nous s’en vont faire quelques courses et par la même occasion découvrir un peu la ville de Port Antonio et ses habitants. Nous sommes surpris de constater que le langage, la tenue vestimentaire et le mode de vie des Jamaïcains n’est pas du tout un cliché exagéré. Les cheveux dépourvus de rasta sont une exception. Les bonnets aux couleurs de Bob Marley ou de la Jamaïque ne sont pas rares non plus. A tout âge, hommes comme femmes, le join entre les dents, un autre, en attente, sur l’oreille sont de mises. En  nous promenant sur le marché nous tombons sur de splendides boucles d’oreille en forme de feuille de cannabis que nous hésitons à acheter pour parfaire notre déguisement jamaïcain comprenant déjà la casquette à rasta.  En continuant notre chemin entre les étalages nous entendons régulièrement des « Yeh Man ! » Cette interjection ne veut pas forcément dire quelque chose, c’est un tic de langage commun à tout le pays que nous adoptons tous avec enthousiasme. Il faut entendre Ysance dignement assise sur le pot, demandant  » PQ, man »

Blue Montains

Quelques jours plus tard, nous rencontrons une petite communauté de prêtres francophones. Ils nous proposent de nous faire découvrir une partie de leur vie de missionnaire et de la Jamaïque. Le père Samuel nous emmène donc  dans son mini bus sur les routes étroites et sinueuses de son pays d’adoption. La première étape sera l’école des montagnes fondée par les prêtres. Arrivés dans la cour de l’école, une horde de petits jamaïcains nous accueillent joyeusement. Ils portent fièrement des uniformes verts pour les filles marrons pour les garçons. Le père Samuel nous explique que les Jamaïcains attachent une grande importance aux uniformes. Adultes comme enfants, tout petit groupe ou petite organisation en arbore un. Nous visitons ensuite les plantations d’ananas de l’école. Et c’est avec surprise que nous découvrons des plans au milieu desquels de petits ananas sont apparus.

Après ce cours de jardinage, nos estomacs affamés criant famine, le père Samuel nous emmène dans une magnifique aire de pique-nique au pied d’une cascade. C’est ici que nous passons le début de l’après-midi. Dans l’eau fraîche, nous profitons d’une séance de massage par hydrothérapie. Puis les massages laissent places au sensations fortes : sauter du haut de la cascade demande une certaine confiance dans le jamaïcain qui nous montre la meilleure méthode d’effectuer cet exploit.

Cathrine’s pic

Ce premier aperçu de la Jamaïque nous a donné envie d’en apprendre plus sur ce pays fantastique. C’est pourquoi nous repartons deux jours plus tard avec les Comalvi pour 2h de voiture sur des routes encore plus chaotiques que la dernière fois, suivis d’une randonnée assez éprouvante. Le peu d’entraînement de ces derniers mois se fait fortement ressentir dans la montée ardue vers Catherine’ s Pic.

Pressé par l’heure, le retour au bateau, n’est pas rassurant pour tout le monde. Pour rendre la voiture à temps aux loueurs, Gérault et Papa rivalisent en vitesse et en virages osés. Ceux-ci sont souvent suivis de brusques freinages pour éviter de percuter la voiture qui arrive dans l’autre sens à une vitesse non moins prudente.

Nous trouvons tout de même en chemin le temps d’acheter à un montagnard 8 pounds de café des Blue Montains. Le vendeur nous assure que c’est l’un des meilleur du monde. Le producteur nous fait visiter sa mini usine. Il nous explique tout le processus de fabrication et les machines utilisées. La cueillette des baies suivie de l’extraction des graines puis de leur séchage sur de grands tamis, d’une deuxième extraction de la future graine de café et enfin de la torréfaction. La voiture rendue à temps, nous rentrons au bateau.

Nous profitons de quelques jours de répis pour nous reposer, travailler sur le bateau, profiter du mouillage et de ses occupans. C’est ainsi que nous sommes invités à visiter un énorme bateau école Hollandais à deux mats, trente équipiers entre 14 et 17 ans que, dans l’ignorance, nous batisons bientôt le « Hollandais Volant ».

Navy Island

Le lendemain nous commençons à envisager la fin de la semaine et la fin de notre aventure avec Comalvi. Pour cette dernière journée ensemble, nous décidons de partir en exploration sur Navy Island, une île inhabitée comprenant un ancien complexe hôtelier aujourd’hui abandonné. Un coupe-coupe à la main, nous nous frayons un passage parmi cette jungle tropicale. Palmiers, lianes, bananiers et plantes grasses sont autant de réserves d’humidité que de nids à moustiques. Et la traversée de l’île avec Zélie, sur le dos, sous un accablant soleil de 15h n’est pas une partie de plaisir. Cet expérience Kho-Lanta est après coup tout de même satisfaisante. D’autant plus qu’elle est, le soir, récompensée par un dîner d’au revoir tous ensemble au restaurant.

Nous partons le lendemain en direction de Cienuegos pendant que les Comalvi, eux, se dirigent vers Santiago de Cuba.

– Alix

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Les îles ABC : Bonaire-Curaçao

Bonaire En arrivant à Bonaire, la civilisation nous saute au visage ! Cette ancienne colonie Hollandaise, bien que réputée à juste titre pour son très grand respect de l’environnement, n’en reste…

Bonaire

En arrivant à Bonaire, la civilisation nous saute au visage ! Cette ancienne colonie Hollandaise, bien que réputée à juste titre pour son très grand respect de l’environnement, n’en reste pas moins très industrialisée. Ici les routes sont goudronnées et les bâtiments sont achevés. Ce sont des voitures, 4X4 et motos qui y circulent dans un bruit assourdissant. Nous avons l’impression d’arriver de la lune ! Et nous réalisons surtout que nous n’avons pas connu ça depuis la Martinique début janvier.

Nous prenons une bouée dans le port, juste le long de la jetée en face du centre-ville. Ici pas de mouillage pour ne pas abîmer les fonds.  Nous sommes néanmoins heureux de nous offrir un bon restaurant avec les Comalvi, la civilisation a du bon aussi ! Et nous pouvons appeler nos familles, ça aussi ça nous manquait un peu !

C’est le carnaval ici et nous assistons avec joie au défilé des enfants dans les rues de Bonaire. C’est un festival de costumes aux couleurs chatoyantes dans une ambiance chaleureuse sur une musique assourdissante. La population ici est très variée. On parle le hollandais ou le papiamentu, un genre d’espagnol.

Nous ne restons malheureusement que quelques jours ici et nous n’avons donc pas le temps d’aller observer les colonies de flamands roses et les merveilles sous-marines qui font la réputation de cette île du sud des Caraïbes. Il faudra revenir !

Curaçao

Nous avons prévu de nous réapprovisionner à Curaçao qui compte 100 fois plus d’habitants que Bonaire. Nous mouillons, toujours avec Comalvi, dans Spanish Water.

Notre première journée est quasiment entièrement employée à la corvée des formalités d’immigration et de douanes. Nous commençons par attendre plus d’une heure le bus, sensé passer toutes les 20 min, qui va nous conduire au centre-ville à une dizaine de kilomètres du port. Ensuite il nous faut trouver les bureaux de l’immigration fraîchement déménagés, remplir les neufs fiches de l’équipage puis filer à la douane sur l’autre berge du fleuve au bout du bout du quai de marchandises. Et tout ça tous ensemble puisque chaque membre d’équipage doit être présent même si personne ne regarde vraiment ! Heureusement ça nous donne l’occasion de parcourir la jolie ville en famille. Nous admirons le pont tournant et les façades colorées de cette autre ancienne colonie hollandaise. C’est amusant de retrouver l’ambiance et le savoir-faire maritime de nos voisins hollandais dans les Caraïbes !

Nous louons une voiture parce que les déplacements sont vraiment fastidieux depuis Spanish Water et pour faire l’approvisionnement c’est beaucoup plus facile. Nous trouvons un énorme supermarché très bien achalandé et nous faisons un énorme plein. Ici les prix sont encore raisonnables et le choix est vaste alors que sur nos étapes à venir ces deux paramètres ne seront plus réunis.  Nous prévoyons déjà la transat retour et nous remplissons 9 caddies à ras-bord ! Nous trouvons même des fromages français pour un petit dîner comme à la maison ! Un régal !

Ici aussi le carnaval bat son plein. Le dimanche après-midi nous nous postons sur le trajet de la grande parade et là nous sommes émerveillés ! C’est digne de Rio ! Des plumes, des couleurs, des chars impressionnants et des costumes extravagants, le spectacle est superbe. Nous avons cependant pris soin de protéger nos oreilles avec des boulettes de coton. Ysance peut ainsi poursuivre sa sieste sans le moindre dérangement. Il faut bien avouer que si notre vue est enchantée par ce défilé nos oreilles risquent d’en payer le prix fort ! Nous ne sommes pas habitués à cette puissance sonore qui semble vraiment réjouir les habitants de Caraïbes.

Pour nous reposer de ces émotions et bruits, nous naviguons vers le nord de l’île pour trouver un mouillage calme devant une plage. Nous découvrons et allons explorer une grotte sous-marine de toutes beauté!!

Il nous faut à présent amorcer notre remontée dans la mer des Caraïbes. Nous reprenons la mer en direction de la Jamaïque pour 2 à 3 jours de navigation.

– Olivia

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Les Avès, l’archipel aux oiseaux

Depuis los Roques, la navigation vers les Avès est rapide et facile. En une petite demi-journée nous arrivons aux abords des îles de Barlovento. Nous sommes tout de suite saisis…

Depuis los Roques, la navigation vers les Avès est rapide et facile. En une petite demi-journée nous arrivons aux abords des îles de Barlovento. Nous sommes tout de suite saisis par l’incroyable concentration d’oiseaux. Mouettes, fous en colonies qui nichent dans la mangrove mais aussi frégates qui sont de loin les plus grosses et les plus agressives.

Le ciel est plein d’oiseaux en vol. C’est majestueux ! Il est aussi parfois le théâtre de véritables luttes entre les différentes espèces. Ainsi nous observons une frégate qui fond sur le fou tranquille pour lui arracher du bec la brindille qu’il rapportait à son nid. Ou des mouettes qui s’agressent à coups de bec pour  récupérer le poisson pêché par l’une d’entre elles !

Ces nuées d’oiseaux donnent même quelques sueurs froides à Vincent. Parti nager  avec masque et palmes, il s’aperçoit soudain que plusieurs centaines d’oiseaux planent en rond au-dessus de sa tête. L’auraient-ils pris pour un très gros poisson ? Il voit alors plusieurs frégates plonger à tour de rôle en piqué sur lui puis remonter au dernier moment. Il agite les bras pour que la confusion ne soit plus permise et se dépêche de remonter à bord de Sea You. Petite réminiscence du film « Les oiseaux » d’Alfred Hitchcock !😁😁😁

Ce qui nous émerveille le plus c’est d’aller nous promener en annexe le long de la mangrove. Nous pouvons observer les boobies et leurs petits tout blancs et duveteux entre leurs pattes. C’est tellement mignon ! Ce qui est moins mignon en revanche c’est l’odeur pestilentielle qui règne là. Réjouissez-vous, nous n’avons pas encore le moyen de vous la faire partager !

Il est de tradition pour les marins arrivant aux Avès de laisser un petit signe de leur passage. Il faut trouver pour cela un passage caché au milieu de la mangrove. Messages gravés sur la pierre ou dans le bois, peintures, constructions, bouteilles à la mer…les formes sont variées et composent un véritable petit mausolée.

C’est amusant de retrouver des traces des explorateurs qui nous ont précédés ! Les lunettes des précédents Sea You ont malheureusement disparus mais nous retrouvons le message des « Mer veilleuse » qui les accompagnaient ! Spéciale dédicace !

Les enfants choisissent une belle pierre assez plate et Vincent joue du tournevis pour y graver notre nom. C’est à notre tour de laisser une petite trace de notre passage.

Nous mettons à présent le cap sur l’île de Bonaire où nous allons retrouver la civilisation après près d’un mois en pleine nature.

– Olivia

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Rêve éveillé à Los Roques

Navigation prudente vers Los Roques Etape phare de notre voyage, nous partons pour l’archipel de Los Roques début février. Malgré les rumeurs d’insécurité qui courent sur les pontons et l’annonce…

Navigation prudente vers Los Roques

Etape phare de notre voyage, nous partons pour l’archipel de Los Roques début février. Malgré les rumeurs d’insécurité qui courent sur les pontons et l’annonce d’un coup d’état au Vénézuela quelques jours avant notre départ  nous ne nous résignons pas à faire une croix sur cette perle des caraïbes. Nous parions sur l’effet insulaire pour nous mettre à l’abri des remous politiques de Caracas. Il s’agit seulement d’être vigilants sur le trajet pour éviter les mauvaises rencontres… de type pirates.

Nous partons donc en mini-flottille avec Comalvi (nous ne sommes que 2 bateaux, n’ayant pas trouvé d’autres courageux pour nous suivre !) notre AIS branché en mode fantôme (réception sans émission). Nous naviguerons feux éteints, attention donc au risque de collision surtout avec le navire-ami qui avance auprès de nous dans le noir lui aussi ! Nous éviterons aussi d’utiliser la VHF, à basse fréquence de préférence et avec des noms de codes pour ne pas être trop identifiables. Dans la mesure du possible nous préférerons les transmissions par iridium. Je soupçonne Vincent et Gérault de s’être allègrement pris au jeux de cette navigation un peu spéciale !

Et nous voilà donc partis après avoir rempli nos cambuses comme si nous partions dans le désert, pas sûr que le ravitaillement hebdomadaire aux Roques arrive encore en période de guerre civile !

Après un après-midi pour se caler à plus ou moins 0,5 milles de distance l’un de l’autre, nous entamons notre première nuit, ça fait du bien de se retrouver en navigation ! Nous sommes plusieurs à éprouver un vrai sentiment de liberté à nous retrouver en pleine mer.

Les bonnes habitudes reviennent : dîner avant le coucher du soleil (soit à 17h30 !) et coucher avec les poules vers 18h30 /19h. Cette fois-ci interdiction de lire dans son lit puisque nous naviguons feux éteints ! Le premier quart est pour Amicie mais Vincent reste avec elle. Nous croisons un nombre impressionnant de bateaux essentiellement des bateaux de pêche et nous redoublons de prudence. Si le reste de la nuit se passe très calmement nous croisons le lendemain une vedette qui avance à très vive allure vers le nord. Avec les jumelles, Vincent repère plusieurs hommes sur le toit de la vedette…peut-être du trafic de drogue entre Margarita et les Antilles ? Nous éprouvons des sentiments mêlés entre excitation et inquiétude…

La deuxième nuit, nous passons au large de Las Orchillas, îles militaires Vénézuéliennes. Nous décidons avec Comalvi de rallumer nos feux de navigation afin de ne pas risquer d’être pris pour des narcotrafiquants ! Un troisième voilier fait route avec nous vers Los Roques, nous l’avons repéré dès le début et nous sommes bien contents qu’il vienne, sans le savoir, grossir notre flottille. Mais au milieu de la nuit, je reçois un appel VHF de Comalvi me signalant qu’ils ont entendu de la musique assez forte sur le canal 16. Ils sont inquiets. Je viens de repérer un feu de navigation derrière eux en effet… seraient-ce des pirates ?

Je réveille Vincent et nous décidons ensemble d’éteindre nos feux de navigation. Cette décision affole sans doute notre troisième compagnon de route puisque nous voyons brusquement son cockpit s’éclairer violemment sur bâbord. En effet, il avait 2 bateaux sur tribord et puis tout à coup…plus rien ! Et le feu que nous avions repéré semble s’être arrêté, peut-être l’avons-nous effrayé lui aussi en éteignant nos feux de navigation ?

Les pirates dans cette zone pourraient bien n’être finalement qu’un fruit de l’imagination des uns ou des autres, largement relayé par radio-ponton ! Enfin, mieux vaut être trop prudents !

Après 2 jours et 2 nuits ponctués de quelques sueurs froides, quelques belles prises, nous arrivons finalement sans encombre dans l’archipel paradisiaque de Los Roques.

Le paradis de Los Roques

Nous arrivons à Gran Roque, la seule île habitée de l’archipel. Nous devons y faire notre entrée dans le pays et nous tentons aussi de nous approvisionner en frais. Le paquebot de fin de semaine semble être bien arrivé comme prévu et nous parvenons à acheter de la bonne viande vénézuélienne et quelques ananas frais  le soir même.

En revanche dès le lendemain, nous sommes impressionnés par les rayons quasi vides du « supermarché ». C’est un bien grand mot pour désigner ce hangar à l’aspect peu avenant. Il est pourvu de rayons en bois où s’entassent des bananes noires et de quelques frigo insalubres.

Nous parvenons quand  même à trouver un paquet de pain de mie plus gros qu’Ysance, un peu de fromage (courageux !), des crêpes de maïs périmées et des œufs qui s’avèreront pour une bonne partie pourris ! Mais enfin, il nous reste les noix de coco et la pêche que nous espérons  riche en langoustes !

Mais le charme de Gran Roque se trouve bien ailleurs que dans ses magasins ! Ses façades colorées abritant de très jolies posadas souvent très bien meublées, ses rues de sable et ses conques par milliers.

Nous prenons un peu de hauteur le dimanche en allant nous promener avec les Comalvi sur le point culminant de l’île. La vue est saisissante ! Et le drône de Gérault nous offre un point de vue encore plus  vertigineux et de belles images de nos deux familles.

Nous avons la permission de rester deux bonnes semaines au Vénézuela c’est-à-dire dans l’archipel des Roques et dans celui des Avès, un peu plus à l’ouest. Et il y a beaucoup de beaux endroits à découvrir !

Vers Boca de Sebastopol

Nous partons d’abord vers le sud-est des Roques. Nous faisons une première escale devant une langue de sable près de Cayo Sardina, au milieu de nulle part, c’est incroyable ! C’est pour Gérault et Vincent l’occasion de poursuivre la pratique du kite surf et pour Zélie le lieu idéal pour apprendre à nager sans bouées sous le regard bienveillant de Jeanne et de maman.

Nous poursuivons notre descente jusqu’au petit banc de sable de Los Castillos où nous restons plusieurs jours. La vie est douce et simple.

Nous poursuivons l’école le matin et la détente l’après-midi. Les enfants s’en donnent à cœur joie avec le canoë et le paddle des Comalvi. Et nous préparons des crêpes pour la chandeleur.

Et les adultes ne sont pas en reste. Après de longues séances de plongée et de découverte  nous partageons de bonnes soirées à jouer aux tarots ou à refaire le monde autour du délicieux rhum- passion de Gérault.

Nous partons en annexe explorer la mangrove et l’intérieur du lagon. Les nuances de verts et de bleus de l’eau sont à couper le souffle !

Il règne ici un silence surprenant, saisissant et même un peu angoissant : pas de poissons dans le lagon et très peu de vie visible dans la mangrove. Cet endroit paradisiaque semble endormi, presque mort.

L’ouest des Roques

Après un rapide passage à Gran Roque en remontant, nous partons vers l’ouest. Sea You fend la mer avec un bon degré de gite qui lui confère toute sa grâce et amuse beaucoup Soizic et Victoire qui nous accompagne pour cette navigation.

D’abord Sarky, puis Carenero où nous trouvons un mouillage très protégé entre le récif de corail et la mangrove.

Derrière le récif, le tombant nous offre un lieu de plongée d’une incroyable richesse. Vincent rapporte 4 magnifiques tazards francs pêchés au harpon. Je les prépare en papillote et nous les faisons griller sur la plage, un régal!

En revanche peu de langoustes…après les pêches quasi miraculeuses des précédents Sea You, nous sommes un peu déçus…les pêcheurs expliquent cette pénurie par une eau trop froide (pour les bretons que nous sommes c’est bien sûr très relatif !!!).

L’île de Bequeve nous offre un abri délicieux pendant plusieurs jours. Après le travail du matin, les enfants ramassent quantités de coquillages exotiques sur la plage de sable blanc et organisent même un petit marché pour se les échanger ! Il s’agit de rapporter les plus beaux en cadeau pour les amis qui nous manquent ! Augustine en profite pour apprendre à conduire Téfiti, c’est ainsi que les enfants ont baptisé l’annexe de Sea You.

Vincent assouvit une petite part de son envie d’exploration. Il part avec Médéric visiter l’épave d’un voilier et revient avec de magnifiques images des boobies (genre de fous qui ne sont pas de bassan !) qui nichent sur la côte au vent. Les nids sont souvent garnis de 2 ou 3 œufs mais on aperçoit parfois une petite boule de duvet blanc entre leurs pattes !

Vincent et Gérault nous préparent un superbe barbecue sur la plage avec de délicieuses brochettes poulet-ananas. Le congélateur des Comalvi offre des possibilités qui nous réjouissent : nous sommes bien heureux de pouvoir manger du poulet ! Après l’élevage de Bernard l’Hermitte aux Grenadines, les enfants fabriquent un cirque pour les lézards qu’Amicie capture avec une aisance déconcertante!

Encore une fois nous sommes désolés de voir une quantité impressionnante de plastiques, bouteilles, bidon, tongs et chaussures en tout genre échoués sur ces bancs de sable pourtant tellement éloignés de la civilisation…Ça nous fais prendre conscience de l’urgence du problème écologique. Et pourtant, à l’échelle du petit bout de monde traversé pendant notre tour de l’atlantique en famille, les mesures politiques prises en France semblent malheureusement bien insignifiantes…

Le vent se lève et atteint près de 30 nœuds. Notre mouillage paradisiaque se transforme en résidence assez peu confortable. Nous décidons donc de nous replier sur Cayo de Agua en espérant y trouver un petit coin abrité pour nos deux bateaux. Nous mouillons juste devant une langue de sable réunissant les deux parties de l’île.

Le paysage superbe est moins désert que sur Bequeve. Ici les « daytours » conduisent leurs clients pour profiter du cadre le temps d’un apéritif sur la plage ou d’une séance photo sur la dune. Mais attention, qui dit apéritif dit tente, chaise longue et glacière ! Les équipages parviennent à monter et démonter leur terrasse de café itinérante en un temps record.

Le lendemain, nous avons droit à une démonstration de kite surf sensationnelle ! Devant notre enthousiasme, les surfeurs n’hésitent pas à venir sauter tout près de Sea You et même carrément au-dessus de notre annexe!

Et encore des merveilles sous l’eau sur la barrière de corail. Nous allons explorer les fonds en famille. Nous ne nous lassons pas de ce spectacle formidable de poissons variés aux couleurs chatoyantes au milieu des coraux, cerveaux de Neptune, éponges et algues  de dentelle délicates.

Nous hissons les voiles et mettons le cap sur l’archipel des Avès.

– Olivia

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