Ile de Sal

Au Cap Vert, il existe un moyen de transport pratique et convivial : l’aluguer. C’est une sorte de taxi partagé qui part lorsqu’il est rempli. Mais on peut aussi le réserver comme un taxi 15 places ! Fort intéressant pour notre grande famille ! D’autant plus que nous avons retrouvé nos amis de Eldire et que nous partons découvrir les îles du Cap Vert avec eux.

Sur l’île de Sal, nous quittons le port de La Palmeira pour descendre vers les Salines et la plage réputée de Playa Blanca à l’extrémité sud de l’île. Sal est une île extrêmement désertique aux côtes très découpées. Nous nous arrêtons de longues minutes pour admirer les vagues qui viennent se fracasser sur les rochers et créer de véritables jeysers qui amusent beaucoup les enfants et les plus grands aussi!

Nous traversons une plaine désertique dont la terre est par endroit comme lacérée par de profondes goulées où poussent quelques arbustes. Il pleut très rarement ici mais ces goulées se remplissent d’eau lors de la semaine annuelle de pluie et forment des rivières rapides.

Nous allons ensuite découvrir une ferme locale. Nous sommes impressionnés par le système d’irrigation évidemment indispensable ici. L’endroit est vert et fleuri. Nous trouvons de nombreuses variétés d’herbes destinées à la fabrication de tisanes. Les enfants s’amusent à retrouver les animaux de la ferme qu’ils n’avaient plus vus depuis longtemps !

En arrivant à proximité des Salines nous découvrons d’abord l’énorme construction en bois qui servait autrefois à transporter le Sel des salines vers la côte pour l’embarquer sur les bateaux qui le convoyaient jusqu’aux autres îles du Cap Vert. C’est un magnifique travail architectural qui risque malheureusement d’être bientôt à terre, faute d’entretien…

Nous empruntons ensuite la superbe route pavée qui conduit aux salines. Nous choisissons de passer plutôt par les chemins de traverse pour accéder au sommet du volcan et admirer les salines depuis les hauteurs. L’endroit est aujourd’hui très touristique puisque l’on peut s’y baigner et se rouler dans la boue pour quelques euros, puis se dessaler sous la douche pour quelques euros de plus mais pour nous le point de vue est exceptionnel et gratuit !

Nous pique-niquons sur la plage et reprenons notre route vers le sud. Arrivés à Playa Blanca nous sommes sidérés de voir des dizaines de centres hôteliers en plein désert sans doute en grande partie vides à cette époques mais prêts à accueillir tous les touristes de l’été ! Pour nous, la plage est très décevante et le côté extrêmement touristique du lieu nous déçoit un peu.

Au port de La Palmeira nous passons une bonne semaine avec plusieurs de nos bateaux copains : Eldire, Jubilé, Pouplier III, Maracuja et M&M’s. Grâce à son grand cockpit, Sea You rivalise avec les catamarans et nous sommes heureux de pouvoir recevoir nos amis avec leurs enfants pour des soirées dîners bien sympa ! Nous sommes jusqu’à vingt cinq à bord ! Tous les espaces sont exploités, le cockpit est occupé par les adultes et ados, les enfants « appérotent » et dînent sur le passe-avant puis rentrent jouer aux cartes dans le carré pendant qu’Ysance commence sa nuit dans sa cabine. C’est une affaire qui roule !

Dans la journée, nous profitons de l’arrivage quotidien de poisson frais sur le port et de la vente à la criée qui porte bien son nom ! Grâce à nos amis de Eldire nous dénichons même un couturier qui me fait de multiples réparations bien utiles pour la très modique somme de 3 euros.
Les enfants jouent, sautent, plongent de la bôme et profitent à fond de leurs après-midis détente après des matinées bien studieuses.

Sao Nicolau

Après une bonne semaine à La Palmeira, nous décidons de poursuivre vers l’île de Sao Nicolau. Nous faisons une halte divine mais assez peu protégée des rafales de vent au mouillage de Baya da Rocha. Nous découvrons une belle plage de sable blanc et des fonds d’eau cristalline bien poissonneux. Médéric plonge avec bonheur et nous impressionne par son endurance et sa curiosité.

Nous rejoignons ensuite la baie de Tarrafal. Nous louons de nouveau un aluguer avec Eldire et nos amis belges de Maracuja. Notre chauffeur nous monte au sommet ou presque et nous descendons par un chemin piéton au vert. Nous sommes impressionnés de découvrir derrière la côte aride et désertique, une végétation bien plus verdoyante. Les nuages s’accrochant aux massifs montagneux bien plus élevés qu’à Sal, il pleut régulièrement à l’intérieur des terres et les cultures sont possibles : on y cultive bananiers, manguiers, orangers, papayers et canne à sucre sans oublié le maïs indispensable à la préparation du plat local : la cachupa. C’est un mélange de maïs, haricot et petits pois servis avec des œufs, du poissons et du cochon, bien consistant mais délicieux !

Après 3 jours nous mettons le cap sur Mindelo à Sao Vicente, dernière étape de Sea You avant le grand saut de l’atlantique.

Mindelo

C’est une ville bien plus industrialisée que les autres « capitales » du Cap Vert. Ici, pas d’aluguer, nous utilisons tout le temps qui nous est donné pour préparer la transat. Vincent s’affaire pour préparer Sea You pour la grande traversée avec l’aide tellement généreuse et tellement bienvenue de Jean-François et Nathalie. De mon côté, je jongle entre les lessives, l’avitaillement et les enfants. Avant la transat il faut bien se tenir à un minimum d’école le matin. Et l’après-midi c’est détente. Nous retrouvons avec bonheur les Moaï que nous avions quittés début octobre à la Graciosa aux Canaries. Les grandes s’essayent à la planche à voile avec Lucas et nos cinq plus jeunes réclament le square plutôt que la plage ! Ils sont tellement heureux de retrouver toboggan, pont de singe et balançoires, comme à la maison ! Ils y rejoignent les jeunes équipages de Poupliers III, Twiny (que nous avions rencontré à Dakar) et Eva de Moaï.
Cinq jours pour tout préparer c’est peu et je sens que l’escapade à Santo Antao que nous avions prévue est en sursis dans la tête du capitaine…mais je milite à fond pour une dernière virée en aluguer et vous savez ce qu’on dit à propos de ce que femme veut…
Nous prenons donc le ferry tous les 9 pour une journée à Santo Antao, la perle du Cap Vert. Nous y suivons notre guide en aluguer pour découvrir des paysages à couper le souffle. C’est encore plus vert qu’à Sao Nicolau et le dénivelé y est nettement plus important. La perspective est saisissante ! Une journée c’est bien peu mais c’est mieux que rien.

Que les amoureux de la randonnée se le disent, le Cap Vert et particulièrement Santo Antao, ça vaut le détour !

– Olivia