Le "tour du monde de l'atlantique" en famille sur un voilier

Catégorie : Carnet de route

Le Cap Vert en Aluguer

Ile de Sal Au Cap Vert, il existe un moyen de transport pratique et convivial : l’aluguer. C’est une sorte de taxi partagé qui part lorsqu’il est rempli. Mais on peut…

Ile de Sal

Au Cap Vert, il existe un moyen de transport pratique et convivial : l’aluguer. C’est une sorte de taxi partagé qui part lorsqu’il est rempli. Mais on peut aussi le réserver comme un taxi 15 places ! Fort intéressant pour notre grande famille ! D’autant plus que nous avons retrouvé nos amis de Eldire et que nous partons découvrir les îles du Cap Vert avec eux.

Sur l’île de Sal, nous quittons le port de La Palmeira pour descendre vers les Salines et la plage réputée de Playa Blanca à l’extrémité sud de l’île. Sal est une île extrêmement désertique aux côtes très découpées. Nous nous arrêtons de longues minutes pour admirer les vagues qui viennent se fracasser sur les rochers et créer de véritables jeysers qui amusent beaucoup les enfants et les plus grands aussi!

Nous traversons une plaine désertique dont la terre est par endroit comme lacérée par de profondes goulées où poussent quelques arbustes. Il pleut très rarement ici mais ces goulées se remplissent d’eau lors de la semaine annuelle de pluie et forment des rivières rapides.

Nous allons ensuite découvrir une ferme locale. Nous sommes impressionnés par le système d’irrigation évidemment indispensable ici. L’endroit est vert et fleuri. Nous trouvons de nombreuses variétés d’herbes destinées à la fabrication de tisanes. Les enfants s’amusent à retrouver les animaux de la ferme qu’ils n’avaient plus vus depuis longtemps !

En arrivant à proximité des Salines nous découvrons d’abord l’énorme construction en bois qui servait autrefois à transporter le Sel des salines vers la côte pour l’embarquer sur les bateaux qui le convoyaient jusqu’aux autres îles du Cap Vert. C’est un magnifique travail architectural qui risque malheureusement d’être bientôt à terre, faute d’entretien…

Nous empruntons ensuite la superbe route pavée qui conduit aux salines. Nous choisissons de passer plutôt par les chemins de traverse pour accéder au sommet du volcan et admirer les salines depuis les hauteurs. L’endroit est aujourd’hui très touristique puisque l’on peut s’y baigner et se rouler dans la boue pour quelques euros, puis se dessaler sous la douche pour quelques euros de plus mais pour nous le point de vue est exceptionnel et gratuit !

Nous pique-niquons sur la plage et reprenons notre route vers le sud. Arrivés à Playa Blanca nous sommes sidérés de voir des dizaines de centres hôteliers en plein désert sans doute en grande partie vides à cette époques mais prêts à accueillir tous les touristes de l’été ! Pour nous, la plage est très décevante et le côté extrêmement touristique du lieu nous déçoit un peu.

Au port de La Palmeira nous passons une bonne semaine avec plusieurs de nos bateaux copains : Eldire, Jubilé, Pouplier III, Maracuja et M&M’s. Grâce à son grand cockpit, Sea You rivalise avec les catamarans et nous sommes heureux de pouvoir recevoir nos amis avec leurs enfants pour des soirées dîners bien sympa ! Nous sommes jusqu’à vingt cinq à bord ! Tous les espaces sont exploités, le cockpit est occupé par les adultes et ados, les enfants « appérotent » et dînent sur le passe-avant puis rentrent jouer aux cartes dans le carré pendant qu’Ysance commence sa nuit dans sa cabine. C’est une affaire qui roule !

Dans la journée, nous profitons de l’arrivage quotidien de poisson frais sur le port et de la vente à la criée qui porte bien son nom ! Grâce à nos amis de Eldire nous dénichons même un couturier qui me fait de multiples réparations bien utiles pour la très modique somme de 3 euros.
Les enfants jouent, sautent, plongent de la bôme et profitent à fond de leurs après-midis détente après des matinées bien studieuses.

Sao Nicolau

Après une bonne semaine à La Palmeira, nous décidons de poursuivre vers l’île de Sao Nicolau. Nous faisons une halte divine mais assez peu protégée des rafales de vent au mouillage de Baya da Rocha. Nous découvrons une belle plage de sable blanc et des fonds d’eau cristalline bien poissonneux. Médéric plonge avec bonheur et nous impressionne par son endurance et sa curiosité.

Nous rejoignons ensuite la baie de Tarrafal. Nous louons de nouveau un aluguer avec Eldire et nos amis belges de Maracuja. Notre chauffeur nous monte au sommet ou presque et nous descendons par un chemin piéton au vert. Nous sommes impressionnés de découvrir derrière la côte aride et désertique, une végétation bien plus verdoyante. Les nuages s’accrochant aux massifs montagneux bien plus élevés qu’à Sal, il pleut régulièrement à l’intérieur des terres et les cultures sont possibles : on y cultive bananiers, manguiers, orangers, papayers et canne à sucre sans oublié le maïs indispensable à la préparation du plat local : la cachupa. C’est un mélange de maïs, haricot et petits pois servis avec des œufs, du poissons et du cochon, bien consistant mais délicieux !

Après 3 jours nous mettons le cap sur Mindelo à Sao Vicente, dernière étape de Sea You avant le grand saut de l’atlantique.

Mindelo

C’est une ville bien plus industrialisée que les autres « capitales » du Cap Vert. Ici, pas d’aluguer, nous utilisons tout le temps qui nous est donné pour préparer la transat. Vincent s’affaire pour préparer Sea You pour la grande traversée avec l’aide tellement généreuse et tellement bienvenue de Jean-François et Nathalie. De mon côté, je jongle entre les lessives, l’avitaillement et les enfants. Avant la transat il faut bien se tenir à un minimum d’école le matin. Et l’après-midi c’est détente. Nous retrouvons avec bonheur les Moaï que nous avions quittés début octobre à la Graciosa aux Canaries. Les grandes s’essayent à la planche à voile avec Lucas et nos cinq plus jeunes réclament le square plutôt que la plage ! Ils sont tellement heureux de retrouver toboggan, pont de singe et balançoires, comme à la maison ! Ils y rejoignent les jeunes équipages de Poupliers III, Twiny (que nous avions rencontré à Dakar) et Eva de Moaï.
Cinq jours pour tout préparer c’est peu et je sens que l’escapade à Santo Antao que nous avions prévue est en sursis dans la tête du capitaine…mais je milite à fond pour une dernière virée en aluguer et vous savez ce qu’on dit à propos de ce que femme veut…
Nous prenons donc le ferry tous les 9 pour une journée à Santo Antao, la perle du Cap Vert. Nous y suivons notre guide en aluguer pour découvrir des paysages à couper le souffle. C’est encore plus vert qu’à Sao Nicolau et le dénivelé y est nettement plus important. La perspective est saisissante ! Une journée c’est bien peu mais c’est mieux que rien.

Que les amoureux de la randonnée se le disent, le Cap Vert et particulièrement Santo Antao, ça vaut le détour !

– Olivia

3 commentaires sur Le Cap Vert en Aluguer

Flash back sur nos derniers jours en Afrique : N’Dangane

Avant de quitter le Saloum, nous passons quelques jours, avec nos amis de Cattleya, à N’Dangane. C’est une grande ville assez touristique à l’entrée du Saloum si bien que l’ambiance…

Avant de quitter le Saloum, nous passons quelques jours, avec nos amis de Cattleya, à N’Dangane. C’est une grande ville assez touristique à l’entrée du Saloum si bien que l’ambiance y est très différente de Thiallane. Laurence et Lucas ont un contact ici : Mamadou. Il nous reçoit très chaleureusement chez lui comme des amis : les amis des amis de mes amis sont mes amis !!!!

Avec lui nous partons découvrir les environs en fin de journée. Nous affrétons deux charrettes à cheval et nous partons sur les routes ou plutôt les chemins à travers champs et déserts. C’est l’Afrique et c’est magnifique !

Baobabs, palmiers rogners, manguiers, amandiers, etc… les arbres sont majestueux et donnent un relief incroyable à la terre colorée de l’Afrique.

Mamadou nous emmène admirer une impressionnante termitière de plusieurs mètres de haut.

 

Les principales cultures ici sont l’arachide et le palmier ronier. Nous découvrons que nos petites cacahuètes apéritives sont en fait des racines qui demandent beaucoup de travail pour être récoltées.

Le lendemain, Mamadou nous emmène au marché. Nous goûtons la cane à sucre fraîche et découvrons la noix de cajou dans sa coque d’origine. Nous repartons avec un gros sac que nous prévoyons de faire griller sur une plage « déserte » de l’autre côté de l’Atlantique…

Malgré l’aspect particulièrement touristique de la chose, nous voulons voir de nos propres yeux le baobab le plus célèbre de l’Afrique: 30m de circonférence! Nous rentrons même à l’intérieur mais attention aux chauves-souris!

Après avoir admiré cet arbre majestueux, nous n’échappons pas aux nombreux vendeurs qui profitent de l’affluence pour vendre leurs babioles. Pour moi c’est toujours difficile. Je me sens tiraillée entre l’envie d’acheter une chose ou une autre pour apporter ma petite pierre à l’économie locale et la conscience que la place est limitée sur le bateau et que nous n’avons besoin de rien de ce qui nous est proposé! Je passe tout de même un bon moment à faire une petite partie de Ouélé Ouélé avec un vendeur!

Mamadou nous propose de dîner tous ensemble dans sa famille le soir même. Nous partons donc en quête de ce que nous mettrons dans nos assiettes. Ce sera couscous de mil et poulet que nous achetons sur pied! Les enfants se réjouissent de courir après le dîner!

Mamadou nous apprend à manger à la façon traditionnelle : En faisant une boulette de mil au creux de la main avant de la propulser au fond de la bouche sans se lécher les doigts. Les enfants adorent!!!

La remontée sur Dakar fut une belle expérience de navigation. Les 8 dernières heures sont faites de nuit. Au large de Joal la mer est couverte de signaux lumineux en tout genre qui clignotent en tout sens : Des barques de pêche et des filets dérivants. L’AIS et le radar sont totalement inefficaces. Tout le monde est très concentré. Deux équipiers à l’avant montent le guet. Il nous arrive plusieurs de fois de virer à 90° pour éviter au dernier moment un filet non éclairé, repéré à la lampe quelques mètres devant l’étrave. Les 3 grandes sont très précieuses pour cette navigation qui leur apprend aussi beaucoup sur les navs de nuit à l’ancienne.

– Olivia

2 commentaires sur Flash back sur nos derniers jours en Afrique : N’Dangane

Le Sine Saloum notre mission VSF et Thiallane

Le Sine Saloum Le Sine Saloum est une région au sud de la Petite-côte du Sénégal. C’est un delta formé par la confluence des fleuves Siné et Saloum. Cependant, les…

Le Sine Saloum

Le Sine Saloum est une région au sud de la Petite-côte du Sénégal. C’est un delta formé par la confluence des fleuves Siné et Saloum. Cependant, les fleuves ayant un débit très lent, c’est aussi un bras de mer qui s’enfonce profondément dans les terres. Le seul moyen de se déplacer d’île en île est la pirogue. Le transport via ce moyen est la principale activité économique avec la pêche. Du fait de sa géographie particulière, le Sine-saloum est très isolé et très pauvre. Il a longtemps été protégé, les navigateurs européens redoutant les mouvements des bancs  de sable à son entrée. La vie y est donc encore très traditionnelle.

La mission

C’est une mission scolaire pour la Case des Touts Petits du village de Thiallane, à près de 3 heures de pirogue de la première route.

Dès notre arrivée à Dakar je prends donc contact avec Lissa, l’institutrice afin de fixer un rendez-vous pour aller faire les courses dont elle a besoin pour sa classe. Date est prise pour le lundi. C’est le lendemain du WE de fête de Touba, Dakar est littéralement vide est c’est vraiment plus aisé de se déplacer en taxi.

Lissa est venue avec sa sœur Olly. Je compte sur elles pour m’aider à négocier les prix pour afin d’acheter le maximum de matériel pour les enfants du Saloum avec notre cagnotte.

Lissa m’explique qu’elle a une classe de 64 enfants de 3 à 5 ans au sein de l’école de Thiallane. Cela fait 3 ans qu’elle travaille avec eux avec seulement 2 nattes, un tableau noir et quelques chaises apportées par les familles.

Nous achetons donc d’abord une vingtaine de chaises, 4 tables de jardin dont nous ferons couper les pieds pour les mettre à la bonne hauteur. 2 immenses nattes qui remplaceront les vieilles carrément défraîchies. Nous trouvons aussi divers jouets en bois qui semblent bien adaptés à l’âge des enfants et qui plaisent à Lissa (labyrinthe, pêche à la ligne, puzzle, etc…) Enfin nous achetons des cahiers de graphisme et de mathématiques pour chaque âge ainsi que des feuilles blanches pour les photocopier. Nous prenons également des crayons à papiers, des gommes, des baguettes pour apprendre à dénombrer, des crayons de couleurs et des pastels pour les plus petits.

Nous rentrons donc au CVD (Centre de Voile de Dakar) et convenons que Lissa nous rejoindra le soir avec sa fille, Maïmouna, âgée de 6 ans pour embarquer ensemble pour le Saloum. Après une navigation de nuit au moteur, nous arrivons en milieu de matinée à la passe de Djeffer, juste à temps pour la marée. Nous passons le chenal sans problème et retrouvons Seydou du côté de Djinda. Sa présence est bien utile puisque malgré la marée favorable, notre sondeur nous alerte une ou deux fois. Nos deux mètres de tirant d’eau passent parfois à seulement 30cm du fond, mais ça passe !

Nous arrivons vers 16h à Thiallane et débarquons aussitôt toute notre cargaison.

Les enfants sont pressés d’installer la classe et nous avons hâte de faire connaissance avec la famille de Lissa et son village. Après un petit brin de ménage et l’aide de toute la famille, la classe est installée. L’institutrice semble heureuse même si sa pudeur rend ses émotions difficilement perceptibles. Mais elle me dit à plusieurs reprises qu’elle est « tellement contente ».

Notre mission est remplie mais voici le récit du reste de notre séjour à Thiallane.

Thiallane et son accueil

Le lendemain l’école commence à 8h00. Médéric rejoint la classe de CM1/CM2 avec enthousiasme mais c’est plus dur pour Augustine en CE1/CE2. Elle est très impressionnée par le grand nombre d’élèves, par l’agitation de la classe dès que le maître tourne les talons et par toutes ces paires d’yeux rivés sur elles. De plus les enfants lui répètent en boucle « Comment t’appelles-tu ? Où habites-tu ? » les questions bien apprises de leurs leçons de Français ! Cette notoriété soudaine semble la mettre mal à l’aise. Mais après quelques larmes rapidement consolées par la présence de son frère, elle suit la classe toute la matinée. Même le cours d’arabe où elle ne comprend quand même pas grand-chose. Elle rentre le soir en nous disant que le professeur d’arabe doit beaucoup aimer le chocolat parce qu’il a passé tout le cours à dire « chocolat, chocolat ! » (en fait « inch’allah !!! »😄)

Alix a courageusement décidé d’aller aider Lissa dans sa classe. Elle effectue ainsi un mini stage professionnel ! Ceci simplifie bien l’intégration de Zélie 5 ans. A la récréation, elle donne aux instituteurs les balles de tennis que nous avons transportées pour VSF, données par la Fédération Française de Tennis. C’est le bonheur ! Tous les enfants crient son nom pour recevoir une balle et elle les lance tous azimut pour la plus grande joie de tous. C’est un cadeau qui semble faire très plaisir à tout le monde. C’est sans doute plus adapté qu’un ballon de foot parce que ça permet à tous de toucher la balle plus souvent !

Pour nous la matinée a été bien calme sur SEA YOU où nous avons pu avancer nos différents travaux de rédaction. Après la classe nous retrouvons les enfants à l’école et Lissa nous invite à venir manger un Tié bou Diem chez elle. Quand on se promène dans le village, on entend de toute part « Augustine ! » « Médérrrric !» C’est vraiment sympa de se sentir si bien accueillis par tout le village ! On nous interpelle chaleureusement « he Toubab ! » Et nous commençons à apprendre quelques mots de salutation. « Bonjour » d’abord, mais ça c’est plutôt facile ! Après vient toute la série des « comment ça va ? Ca va bien. Et la famille ? Elle va bien. Et les enfants ? Ils sont là. » Après quelques jours ça ressemble presque à un test à chaque rencontre, et nous nous prenons au jeu avec plaisir ! Nous sentons que tout le monde est heureux de nous voir faire des efforts pour parler Sererre.

Pour plus d’aisance je me suis fait faire un porte-bébé façon sénégalaise à Dakar et je porte donc Ysance dans mon dos. Je me rends compte que cela permet un contact simple et chaleureux avec les femmes de village. Heureuses, elle me considèrent comme une vrai sénégalaise, avec un bébé dans le dos et plein d’enfants autour de moi !

Lissa nous reçoit chaque jour chez elle après la classe. Après le repas que nous prenons dans son salon pendant qu’elle mange avec sa famille dans la cuisine, elle nous emmène visiter Thiallane. Il nous faut pas moins de 3  après-midis pour rencontrer tous les gens importants : L’imam, le  chef du village, le père du footballeur bordelais Lamine Diatta, les nombreux oncles et tantes de Lissa, ses frères etc…

Lissa tiens absolument à nous remercier de tout ce que nous avons apporté. Elle nous fait de nombreux cadeaux : des éventails sénégalais, une tenue sénégalaise pour chacun et des repas pour toute la famille. Nous sommes un peu gênés de peser sur elle avec notre grande famille et ce n’est pas facile de lui rendre la pareille pour tout ce qu’elle nous offre. Nous offrirons seulement quelques pommes achetées à Dakar ; un gros gâteau au chocolat, un petit maillot pour Maïmouna et une huile pour le corps. Heureusement il y a quelques jours fériés où nous vaquons à nos occupations dans le Saloum et où nous ne pesons pas sur elle.

Le poste de santé de Bassar

Avant de quitter le village nous passons à Bassar visiter le poste de santé. Nous sommes accueillis par la matrone qui travaille ici depuis 1974. Pas toute jeune, elle porte quand même un tout petit bébé sur son dos. Elle m’explique que c’est son arrière-petit-fils ! Nous faisons le tour du poste de santé qui est certes bien organisé et certainement très utile pour les villages alentour. Cependant, comme sage-femme européenne, je reste impressionnée par le manque d’hygiène et de médicaments. Il y a bien des lavabos dans les salles d’examen mais ils sont pleins de dossiers. L’eau courante est-elle seulement installée? Je visite aussi la salle de naissance qui a bien servi durant le week-end. Encore une fois, le minimum est présent mais je vois bien que les conditions sont assez spartiates. Je me renseigne sur la conduite à tenir en cas de complication. Il faut aller à Foungdioun, à 2 heures de pirogue. Si Ysance était née ici, nous serions sans doute plus là toutes les deux…

Après une semaine passée au village nous décidons quand même de nous éloigner un peu dans le bolong (petit bras de mer dans le delta). Nous sommes bien tristes de quitter les habitants de Thiallane mais riches de ces rencontres incroyables que nous ont offert cette mission VSF. Nous sommes bien conscients que c’est grâce à la générosité de nos donateurs que nous avons pu apporter tant de choses dans la classe et ainsi faire plaisir au village tout entier.

L’heure Sénégalaise

C’est la semaine de la Toussaint. Nous entreprenons donc de nous rendre à Mar Lodj pour la messe de 10h. c’est le seul village du Saloum à abriter une communauté catholique (le Senegal est Musulman à près de 95%). On est jeudi, nous pourrons donc profiter de la pirogue commune du village qui part à 8h. Enfin… peut-être 7h, ce n’est pas très fixe, nous découvrons là l’horaire sénégalais ! Nous sommes donc tous prêts à 7h le jeudi matin, mais la pirogue ne partira qu’à 8h20 ! A la grâce de Dieu ! Personne ne pense à rouspéter ou à se plaindre, on est loin de l’ambiance des transports en commun parisiens !!! C’est une philosophie de vie qui peut nous servir d’exemple. Nous faisons la connaissance de Noah, un jeune homme de 20 ans qui a fait sa scolarité à Thiallane et fait maintenant ses études à Dakar. Nous avons de longs échanges avec lui et il nous aide à mieux comprendre la situation du Sénégal, c’est très enrichissant.

Arrivés à Mar Lodj à 10h20, nous sautons dans une charrette tirée par un âne. Sacré périple ! Nous retrouvons nos amis de Cattleya et les emmenons déjeuner chez Anne-Marie. C’est la sœur Thérèse avec qui nous avons pris contact qui nous a orientés vers elle. Elle nous prépare un délicieux Yassa de cochon, un vrai repas chrétien en ces terres musulmanes.

Vincent et les grands on aussi l’occasion un soir d’assister à la final du tournoi de lutte Sénégalaise à Djinda. Prévoir 3 heure de retard pour le début des festivités 😁. La lutte est le sport national au Sénagal. Il est à mi chemin avec la religion. Les rituels et les gris-gris font partie intégrante du sport. Le tout rythmé par une musique envoûtante. Cette expérience est vraiment marquante. Ils sont les seuls blancs dans l’arène, et ont vraiment l’impression d’être les spectateurs privilégiés d’une cérémonie tribale ancestrale.

Merci donc à chacun de vous pour votre participation à cette aventure humaine si riche !

– Olivia

11 commentaires sur Le Sine Saloum notre mission VSF et Thiallane

Premier contact avec l’Afrique

A quelques milles de Dakar Nous approchons de Dakar. Papa organise une intense séance de nettoyage du pont dans les moindre recoins. Il faut tellement chaud qu’assez vite nous passons…

A quelques milles de Dakar

Nous approchons de Dakar. Papa organise une intense séance de nettoyage du pont dans les moindre recoins. Il faut tellement chaud qu’assez vite nous passons tous régulièrement sur la jupe prendre notre seau sur la tête ou même plonger la tête directement dans l’eau puisque nous n’avançons qu’à 4 malheureux petits nœuds. La chaleur nous écrase déjà et pourtant nous sommes au large! En bon bretons nous redoutons la chaleur à venir. Plus nous approchons plus l’excitation se fait sentir, d’autant que nous sommes escortés d’une cinquantaine de dauphins qui nous font un show digne de nos souvenirs du golf de Gascogne. Nous distinguons même 3 mères qui semblent être entrain de « dauphiner »? puisqu’on aperçoit un dauphinau dans une poche blanchâtre sous leur ventre.

L’arrivée

Nous mouillons dans la baie, de nuit, vers 0h30. Le lendemain matin nous nous précipitons tous sur le pont pour voir, pour la première fois, l’Afrique. Nous découvrons tout d’abords Sea You recouvert d’une fine couche de sable rose. Les vents ont apportés avec eux un peu du désert de Mauritanie! L’air est chargé de sable qui colle sur nos corps moites, nous pique les yeux et rends pâteuse notre langue. Tout notre travail de nettoyage nous semble avoir été bien inutile!

Découverte

Après quelques rapides exercices de maths nous sautons dans l’annexe pour avoir un aperçu plus détaillé du Sénégal. Nous nous promenons le long d’une artère. Je n’avais jamais vu d’endroit aussi sale et aussi pollué. Le sol est jonché de papiers d’emballage, de plastiques, de morceaux de ferraille rouillé et l’air est très pollué. Je tousse à chaque passage de camion. Cependant, ici, les gens sont aussi accueillants que leur ville est sale et polluée. Cet accueil me frappe.

Nous sortons à peine du CVD (club de voile de Dakar) qu’un jeune Sénégalais s’approche de nous :
– « Bonjour, soyez les bienvenues au Sénégal! Tu t’appelles comment toi? »
– « Zélie »
– « Zélie jolie, tu es mon amie.  Restez très longtemps au Sénégal, c’est un pays merveilleux avec des gens merveilleux comme moi😃 ».
Je crois que l’accueil des Sénégalais nous a tous frappé et nous donne une bonne leçon.

 

L’Afrique

Plus tard nous découvrons les « Bana-bana ». Ce sont les marchands ambulants qui, toutes les 10 secondes, nous interpellent par la fenêtre des taxis pour nous proposer des arachides, des poches d’eau fraîche, des gris-gris, etc…
C’est là que notre chauffeur nous apprend le seul mot en wolof (dialecte local) que nous connaissons: c’est « Bakhna, bakhna, dieureudieuf » qui signifie « c’est bien ,c’est beau, merci » ou « non merci »

Nous nous émerveillons aussi des tenus colorées et tellement élégantes des femmes. C’est un spectacle réjouissant pour tous, et mes petites sœurs rêvent aussitôt d’être aussi bien parées que les sénégalaises.
Mais il faut avouer aussi que les odeurs tellement abondantes et surtout celles pestilentielles au mouillage nous laisse une impression bien différente. Comment avons nous pu en arriver là? Comment les hommes que nous sommes ont-ils pu dégrader ainsi la nature? Nous sommes envahit par un sentiment d’impuissance et de culpabilité.

Vacances

Après les formalités à la douanes, nous retrouvons une famille amie de 5 enfants, rencontrée à l’école. Grâce à eux à leurs amis et à leur accueil, nous goûtons de nouveau aux joies d’un vrai lit dans une chambre stable et au « calme » d’une piscine.

Avec eux nous visitons l’île de Gorée. Nous découvrons l’île de Gorée. Quelle merveille ! Une jolie plage, des ruelles colorées, des bougainvilliers, baobabs, fromagers à l’ombre rafraîchissante nous réjouissent et nous reposent après le rythme étourdissant de Dakar. Cette petite île, commune à part entière, à une histoire bien spéciale puisqu’elle a été l’un des points de départ du trafic d’esclaves dans le commerce triangulaire.

Le lendemain, sur L’île de Ngor, nous sommes reçu à déjeuner par oncle Mass. Un Sénégalais fondateur de SOS médecin au Sénégal. Nous ne le connaissons pas, c’est un ami d’ami. Comme beaucoup de Sénégalais, il explique son geste par le mot « Téranga » (terre d’accueil), désignant l’esprit d’accueil au Sénégal.

La semaine touche à sa fin. Après une bonne préparation du plan de nav avec les capitaines de nos bateaux copains Estran et Exultet nous appareillons le lendemain pour le Saloum.

– Alix

8 commentaires sur Premier contact avec l’Afrique

Entrez votre recherche dans le champs ci-dessous cliquez sur "Entrée"